Avez vous eu en main un Mac Book Air ? L’avez vous seulement vu ? Incroyable non ? Beau, léger et cher. Un pur objet de désir.
Et l’EeePC ? Un peu rude d’aspect mais le prix ? Du jamais vu. Frustre, léger et abordable. Un pur objet de consommation.

Deux philosophies pour deux réussites. Apple bouscule la vision de l’informatique nomade par le design, Asus par le prix. Et les deux se justifient. La conception et le marketing sont cohérents et assumés : du haut de gamme dans un cas; du quasi consommable dans l’autre, tous deux bénéficiant d’une conception intégrée avec Mac OS ou un Linux dédié pour simplifier au maximum l’usage.

Pourtant, l’un comme l’autre sont victimes du conformisme général : coté Apple on fustige les concessions consenties (tout particulièrement sur la connectique); de l’autre, on regrette un bon Windows XP qui ouvrirait pleinement l’EeePC (à quoi ?).

Or Apple a tout misé sur le design, la mobilité et le sans fil : plus de fil plus de connecteur; jusqu’au-boutiste peut être mais non dénué d’une certaine logique. Asus a tout misé sur la simplicité, l’ouverture et les coûts les plus bas : le choix de Linux s’imposait d’autant plus naturellement qu’il s’accommode fort bien de composants peu puissants.

Si Apple ne sacrifiera pas ses choix, il semble qu’Asus soit prêt à les compromettre quitte à perdre la cohérence de son offre. Car que faire d’un tel ultra-portable sous Windows XP, avec son antivirus obligatoire, et son paramétrage intrinsèquement complexe ? A qui s’adressera-t-il ? Ses limites techniques, peu gênantes dans l’approche initiale, risquent de se transformer en vraies contraintes que le (moins) faible prix ne suffira pas à compenser.

Asus doit persévérer. Apple persévère. Belle leçon de bon marketing et de bons produits.