Comme je l’ai déjà écrit, la vitesse et la réflexion sont souvent peu compatibles : vite et bien est l’ouvrage de deux avait l’habitude de nous seriner mon institutrice de CM2 et je ne suis pas loin de lui donner raison, quitte, encore une fois, à ne pas céder aux penchants ordinaires du temps.
Fin juillet, Grenoble, discours retentissant du chef de l’Etat et retour de l’idée de « privation de nationalité française » pour les récents naturalisés. Le discours est choc par ses formules et flou dans ses modalités.
Presqu’un mois et demi plus tard le flou se dissipe : 10 ans est le temps nécessaire pour devenir un vrai français, selon les propositions de Brice Hortefeux. Cela écarte beaucoup de monde et j’imagine que toute la haine anti-étranger si commodément avivée par ces discours insensés ne trouvera là guère matière à s’assouvir.
Mais là n’est pas le sujet.
Le préambule et l’article 1 de la constitution sont clairs :
Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004.
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d’Outre-Mer qui manifestent la volonté d’y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l’idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.
Art. 1. – La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.
Droits de l’homme, égalité devant la loi de tous les citoyens … Le président de la République sait cela par cœur. Il sait que sauf aberration qui fera l’objet immédiatement d’un recours auprès de l’union Européenne et de la cour Internationale, les propositions sont inapplicables en droit et de fait. Le bon sens suffit d’ailleurs à l’affirmer qui dicte qu’un individus doit être jugé en fonction des actes commis, de leur gravité et de leur fréquence et non de l’ancienneté arbitrairement fixée de sa francité.
Ainsi, cet objet délirant révèle-t-il sa vraie nature : une diversion politicienne.
Mon point de vue est clair : pathétique, indigne et dangereux