Après l’exposition, le catalogue …
Il est assez fréquent de visiter une exposition, disons, quelconque et de découvrir un catalogue remarquable; du reste, c’est en ce moment le cas avec l’exposition Marie-Antoinette, son catalogue m’apparaissant en effet plus important que l’exposition elle même.
On aura déjà compris que mon point de vue est inverse concernant Traces du Sacré. Toutes les critiques, un peu faciles d’ailleurs, formulées sur l’exposition sont en quelque sorte incarnées par le catalogue : brouillon, répétitif et sans parti.
Je n’insisterai pas sur certains textes qui, je dois l’avouer, m’ont fait sourire : abscons, illisibles et ennuyeux mais tellement dans le fil d’un certain correct, c’est à dire intellectualistes jusqu’à la caricature, impersonnels. On s’en fiche ! Certains esprits, me semble-t-il, ont sombré à la lecture d’Heidegger ou d’Eckhart.
Mais le plus grave n’est pas là : la préface nous rappelle qui ne s’agit pas de présenter ni d’évoquer de l’art religieux, mais des traces du sacré dans l’art d’aujourd’hui ce qui est sensiblement différent. Pourquoi, alors, conclure sur un texte qui, in fine, est centré sur le retour du religieux, sous couvert du déclin du matérialisme ? Ne serait-ce pas passer à coté du sujet et surtout le réduire en fermant les perspectives ?
Néanmoins, le texte d’Yves Cusset : L’absurde et le sublime; d’un double deuil de la transcendance après 1945 est à la fois intéressant et bien écrit ; on pouvait donc se passer de phraséologie indigeste. Et la maquette, quant à elle, est superbe.
Un beau livre, sans aucun doute, mais bien peu convaincant, hélas !