Picard a publié en décembre 2008 une thèse sur la sculpture de la cathédrale de Laon.
On y lit , entre autre, que « Les absides gothiques sont des structures légères et évidées où aucune surface n’est plus disponible pour la mosaïque ou la peinture murale (p169) » ou que « pour la bonne compréhension de la sculpture de la cathédrale de Laon il est nécessaire de présenter de manière cursive le contexte de la sculpture monumentale (p203)».
Bon, je sais, le procédé qui consiste à isoler des perles dans un ouvrage universitaire est déloyale et facile, mais je n’ai pas su résister.
Faisons le sort qu’il mérite à l’ouvrage : c’est une thèse juste honorable sans mérite particulier ni démérite excessif – quoi que certains passages dont celui où est présenté un « tableau des journées » des deux artistes supposés ou les paragraphes sur la polychromie semblent du remplissage bricolé; un travail universitaire comme il s’en écrit sans grâce des dizaines par an; un pensum, avec mention, mais d’une rigueur scientifique élastique et, de surcroît, déjà vestige d’une approche épuisée. Cela explique-t-il le CD-rom en complément comme concession au siècle et rachat du reste ? … et pourquoi pas une carte postale ?
Non, les éditions Picard seraient mieux avisées en proposant déjà un site internet digne de ce nom – l’actuel est une catastrophe -, qui accueille ces corpus – comme l’a fait le château de Versailles par exemple – et en consacrant plutôt leurs efforts éditoriaux à des ouvrages plus essentiels – recherches novatrices et grandes synthèses. Citons, par exemple, pour l’art gothique, le livre de Fabienne Joubert sur «La sculpture gothique en France XIIe-XIIIe siècle» publié en novembre ou les actes du colloque de Noyon sur «L’emploi du plomb et du fer dans l’architecture gothique» publiés en février 2009. Ce dernier ouvrage participe du renouvellement des angles d’attaque de l’architecture médiévale. On y lit par exemple, en quatrième de couverture, que « l’observation des monuments du Moyen Age par le seul vecteur des formes est aujourd’hui dans une impasse ». La thèse qui a servi de prétexte – malheureux – à ce post en est une démonstration éclatante.